
Boulougou Bar, le mythe vivant de Koulouba

Boulgou Bar, le mythe vivant de Koulouba
Un bar plus vieux que la nation
Créé en 1957 par Édouard “Vieux Boulougou” Bambara, le Boulgou Bar s’impose comme l’un des plus anciens débits de boisson de Ouagadougou. Bien avant l’indépendance, sa terrasse accueillait déjà la ville populaire : joueurs de belote, fonctionnaires en fin de journée, jeunes mélomanes, voyageurs de passage. Avec le temps, le lieu a pris racine dans l’imaginaire collectif jusqu’à devenir un patrimoine affectif de la capitale.
Koulouba, un quartier-berceau
Situé à Koulouba, sur l’avenue Houari Boumediene, le Boulgou Bar est un carrefour humain. On y vient autant pour boire un verre que pour “prendre la température” du pays : bruits de ville, débats improvisés, affiches d’artistes, rires croisés. Il est devenu, pour Ouagadougou, un repère incontournable.
Ambiance rétro, âme populaire
La signature Boulgou ? Des tables simples, une lumière douce, une convivialité sans apprêt. Les plateformes locales évoquent une ambiance rétro et chaleureuse, connue pour ses soirées en plein air du dimanche et ses grillades : un rituel pour toute une génération d’habitués.
Le légendaire poulet du Boulgou Bar
Impossible d’évoquer le Boulgou Bar sans parler de son poulet braisé mythique, grillé dans une marinade jalousement gardée. La recette, transmise de génération en génération, mêle ail pilé, piment séché, moutarde locale et un soupçon de magie Koulouba.
À la tombée du jour, la fumée parfumée s’élève au-dessus du quartier comme un signal : “Le Boulgou chauffe !” C’est souvent là que tout commence : un plat partagé entre amis, un verre de bière Brakina, une discussion sans fin sur la musique ou la vie. Le poulet du Boulgou Bar, ce n’est pas seulement un repas : c’est un rite social, un goût de terroir devenu emblème culinaire de Ouagadougou.
Scène vivante : dimanches musicaux et de danses
Au fil des ans, la scène du Boulgou a porté concerts dominicaux, moments d’orchestre et nuits de danse. Des chercheurs ont documenté la musique live du dimanche à Koulouba ; des médias culturels ont couvert des albums enregistrés en live et des concerts marquants d’artistes populaires. Le bar, loin d’être un musée, reste une fabrique de présent.
L’orchestre du week-end : une machine à remonter le temps
Chaque week-end, le Boulgou Bar vibre au son de son orchestre maison, reconnu dans tout Ouagadougou pour son répertoire de musique rétro. Les musiciens revisitent avec brio les classiques de la rumba congolaise, du salsa afro-latino, et des variétés d’autrefois qui rappellent les bals des années 60 et 70. Les habitués, toutes générations confondues, retrouvent dans ces airs la nostalgie des danses d’antan — le pas chaloupé, la main levée, le sourire complice. C’est cette authenticité musicale, cette fidélité à la mémoire sonore de l’Afrique urbaine, qui fait du Boulgou Bar un sanctuaire du rétro, où le temps suspend sa course.
Gens du Boulgou : serveuses, barmen, habitués
La légende du lieu s’écrit autant derrière le comptoir que sur la piste. Serveuses et barmen incarnent la continuité, reconnaissant les visages, racontant l’histoire du quartier. Les habitués ( chauffeurs, artisans, musiciens, étudiants, cadres ) forment un public hétérogène qui cohabite sans codes imposés, selon la grande tradition des maquis de Ouagadougou.
Un patrimoine urbain, à protéger
Parce qu’il est ancré depuis 1957, le Boulgou Bar mérite d’être reconnu comme patrimoine culturel urbain : un lieu de transmission informelle où se croisent chants, répertoires, danses et histoires. Sa protection passe par la mémoire, le soutien aux petites scènes et la mise en réseau avec les médias et festivals.
Ce n’est pas “un vieux bar” : c’est une école du soir, où la ville apprend à rester elle-même.
Repères pratiques
Adresse : Boulgou Bar, Avenue Houari Boumediene (Koulouba), Ouagadougou
Horaires : 08h00 – 23h00 (indicatif)
Ambiance : Rétro, conviviale ; musique live (Vendredi ,Samedi et Dimanche)
Edition -
23 octobre 2025




