Le lièvre et la pintade

Le lièvre et la pintade

Un jour, le lièvre Soamba dit à son amie la pintade Kongo :

— Chère Kongo, j’ai très envie d’aller rendre visite à mon beau-père. Veux-tu m’accompagner ?

— D’accord, répondit Kongo. Mais promets-moi de ne pas me jouer de tour !

— Je te le promets, répondit Soamba en souriant.

Ils prirent donc la route ensemble. Arrivés au village, la famille du lièvre les accueillit chaleureusement. Le lendemain, Kongo dit qu’elle allait chasser, mais en réalité, elle se cacha dans la case. Elle voulait surveiller Soamba, car elle se méfiait de lui.

Et elle avait raison ! Dès qu’elle fut partie, Soamba dit à sa belle-mère :

— Prépare-moi un bon riz ! La pintade a tout mangé cette nuit, et je n’ai rien eu.

La belle-mère s’exécuta. Mais juste au moment où le plat arriva, Kongo fit mine de revenir par hasard. Soamba fut obligé de partager.

Le lendemain, même chose. Et le jour suivant encore, Soamba demanda qu’on lui prépare des haricots. Cette fois, il remplit son sac pour ses enfants et ne laissa rien à Kongo.

Quand Kongo revint, Soamba lui dit :

— Il est temps de rentrer chez nous.

Ils prirent le chemin du retour. En marchant, Soamba s’enfonça un instant dans des broussailles. La pintade profita de l’occasion pour plonger dans le sac, vider les haricots, et le remplir de déchets. Puis elle ressortit discrètement, sans que Soamba ne remarque rien.

— Rira bien qui rira le dernier, pensa-t-elle.

En arrivant, Soamba appela ses enfants :

— Venez, mes petits, j’ai de quoi vous régaler !

Mais en ouvrant le sac… horreur ! Il n’y avait que des ordures.

Furieux, Soamba se jeta sur la pintade pour lui faire du mal. Mais celle-ci vola rapidement sur la tête du petit Raogo, l’un des enfants du lièvre.

— Tiens-toi droit, cria Soamba. Je vais attraper cette voleuse !

Et pan ! Soamba frappa si fort qu’il tua Raogo, car la pintade avait déjà fui vers la tête de Poko, la femme du lièvre. Soamba frappa encore… et tua sa femme. Puis, aveuglé par la colère, il frappa ses autres enfants : Rabila, Tampouré, Pogoliba, Sambo et Lallé.

Enfin, Kongo se posa sur la tête de Soamba lui-même et se mit à chanter :

— Tu voulais être le plus malin ? C’est moi qui ai gagné !

Soamba, fou de rage, sauta sur le toit… puis se jeta au sol. Il tomba la tête la première… et se brisa le cou.

Depuis ce jour, on dit que la pintade Kongo est l’animal le plus rusé de la brousse.

Morale :

Celui qui joue des tours aux autres finit parfois par tomber dans son propre piège.