
"Sira" d’Apolline Traoré

"Sira" d'Apolline Traoré, une graine dans le désert
Quand le désert semble tout avaler, la vie parfois surgit là où on ne l’attendait plus.
Sira, le film d’Apolline Traoré, n’est pas qu’un drame : c’est un cri, un poème, une lumière douce dans la brutalité du Sahel.
Sira, jeune femme peule, victime de l’extrémisme, aurait pu être une énième silhouette anonyme. Mais elle devient un symbole. Non pas par vengeance, mais par résilience. Elle fait face, enceinte, rejetée, humiliée… mais debout. Pas comme une guerrière hurlante, mais comme une graine silencieuse qui pousse envers et contre tout.
À travers ses silences, ses regards, ses gestes simples, le film nous murmure une vérité essentielle :
La dignité, même en lambeaux, reste un pouvoir.
Et les femmes, souvent oubliées, portent en elles les forces de renversement.
Le désert de Sira n’est pas seulement géographique. C’est aussi ce vide social, ce silence imposé aux femmes, cette sécheresse de l’âme que certains systèmes veulent imposer. Et pourtant, dans ce désert, une vie va éclore. Non pour oublier, mais pour transformer la douleur en éveil.
Et si l’on cherche une phrase pour garder en mémoire ce film, elle pourrait être celle-ci :
« Ils pensaient m’enterrer. Ils ne savaient pas que j’étais une graine. » Proverbe mexicain
Edition -
15 juin 2025

