top of page

Warren Saré, photographe de la mémoire africaine

Warren Saré, photographe de la mémoire africaine


Né en 1965 à Béguédo, Warren Saré s’impose aujourd’hui comme l’un des grands témoins visuels du Burkina Faso et de l’Afrique de l’Ouest. Photographe engagé, il a consacré une grande partie de son œuvre à la réhabilitation de la mémoire des anciens combattants africains, souvent oubliés par l’histoire officielle.

Ses séries emblématiques, comme La Dernière Carte ou Les Invisibles, exposées au Burkina Faso, en Europe et ailleurs, témoignent d’une même volonté : rendre visibles les invisibles. Par ses portraits d’anciens tirailleurs en uniformes, Saré réinscrit ces figures dans une dignité symbolique et historique.

Au-delà de son œuvre artistique, il agit comme formateur et passeur de savoir, notamment à travers le Centre Photographique de Ouagadougou et divers réseaux professionnels. Distingué par le Prix Galian et fait Chevalier de l’Ordre du Mérite des Arts, il incarne l’artiste-citoyen, celui qui cadre l’image mais aussi la mémoire collective.


Style et approche artistique

  •  Privilegie le portrait formel des anciens combattants en uniformes, ce qui crée un contraste fort entre dignité symbolique de l’uniforme et l’effacement dont ces figures ont souvent été victimes dans les récits officiels.


  •  Les photographies sont souvent accompagnées de témoignages oraux, de récits de vie, ce qui ajoute une dimension documentaire et mémorielle au projet.


  •  Son œuvre vise à « rendre visibles les invisibles », non seulement au sens esthétique, mais comme un acte politique et social : reconnaissance, souvenir, transmission. 


Distinctions

  • Prix Galian de la meilleure photographie, 2011. 


  • Chevalier de l’Ordre du Mérite des Arts, des Lettres et de la Communication au Burkina Faso, pour son action artistique et citoyenne. 


Pourquoi Warren Saré dans notre rubrique « Cadres et Créations »

Warren Saré incarne le photographe-cadreur au sens le plus complet : non seulement il encadre un sujet visuel, mais il encadre le temps, la mémoire, l’histoire, les silences. Il cadre des vies, des témoignages, des visages qui pourraient autrement s’effacer. Son travail interroge le rôle de l’image dans la mémoire collective, mais aussi la responsabilité de l’artiste dans le rappel des traumatismes et dans la réparation symbolique.


Edition -

19 septembre 2025

bottom of page